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Salon de musique(s)
28 février 2011

Le Fantôme de l'opéra...

 

Petit texte (très) critique au sujet d'un film que j'ai regardé pour me mettre dans l'ambiance d'une pièce que je joue en orchestre.

Mais j'aurais dû me contenter de la lecture du roman de Gaston Leroux. Mon application me perdra...

 

Donc, du roman est née une comédie musicale d'Andrew Lloyd Webber. Puis le réalisateur Joel Schumacher s'associe au compositeur pour un film en 2004.


Voilà les quelques lignes inspirées du film :

fantome_de_lopera_film

Tout d'abord, la trame narrative du roman n'est pas suivie. Pour exemple, les morts ne meurent pas au même moment que dans le livre, les amoureux ne s'échappent pas quand il faut, etc. L'idée sympa n'est même pas très bien exploitée : mise en abyme avec les personnages devenus vieux qui se souviennent. Bah, oui, le coup du journaliste qui mène sa petit enquête sur des faits d'il y a quelques dizaines d'années (dans le livre), ça ne va vraisemblablement pas trop à Hollywood. Mais les vieux, ils sont même pas top. Et chaque croisement 1919/1870 est vraiment mal réalisé.

Du côté de la psychologie des personnages et de leur rôle : Au secours !

Madame Giry, veille concierge un peu demeurée dans le roman devient une maîtresse de ballet intrigante dans le film (et ce n'est pas parce que Miranda Richardson est quand même superbe que ça excuse le truc. Pour croire au fantôme, on a besoin de la crédulité de la mère Giry !).

Et puis, il manque le vieux Persan qui a ses entrées à l'Opéra, et le grand frère du vicomte de Chagny. Et on ne sait pas non plus pourquoi le vicomte apparaît à la Mascarade avec un costume d'officier.

Et puis, l'Opéra de Paris, le grandiose, devient l'Opéra Populaire (comme si la France, et surtout Paris avait des trucs "populaires" en 1870... je ne trouve pas ça très crédible), avec une architecture à faire peur. Et tout est verticalisé comme s'il n'y avait pas de coulisses, pas de profondeur derrière la scène. Alors on voit des danseuses entassées à côté des machinistes ivrognes, et la Carlotta qui fait ses vocalises au milieu de tout ça, sur des échafaudages en bois. Bref.

Enfin, la Christine Daaé... ahah, laissez-moi rire. Dans le roman, on apprend qu'elle était danseuse, mais elle chante depuis peu dans des petits rôles au début de l'histoire. Il apparaît donc logique qu'elle remplace la diva qui s'est faite porter pâle. Mais là : la diva fait la furie, la Daaé fait ses entrechats et le directeur décide tout d'un coup de la mettre sur le devant de la scène, en belle robe blanche au lieu d'un déshabillé doré, pour la simple raison que la mère Giry a dit qu'elle prenait des cours avec un prof de chant dont on ne connaît pas le nom. Ben voyons... Et puis, l'actrice est cruche. Mais cruche... mandieu, quelle horreur. Alors d'accord, dans le livre, c'est une vertueuse pucelle effarouchée, mais quand même !

Et la scène du cimetière, je l'ai trouvée ridicule. Dans le livre, c'est un passage intéressant où Daaé et le vicomte jouent à fuis-moi, je-te-suis, suis-moi, je-te-fuis. Dans le film, la Daaé se réveille en pleine nuit et décide tout d'un coup d'aller sur la tombe de son père. Elle sort du dortoir (alors qu'elle est sensée avoir une loge comme au début du film !) en chemise de nuit blanche. Elle trouve une voiture et un cocher, attrape une cape. Mais elle arrive au cimetière en robe de dentelle noire ! Et le fantôme chante au lieu de jouer du violon. Bouh !

D'ailleurs, à propos de musique, on entend systématiquement les mêmes thèmes, notamment "Think of me"  chanté à toutes les sauces ("je t'aime" et compagnie). Et le terrifiant thème du fantôme. Donc ces 2 trucs, variés, brièvement arrangés tout au long du film. Et quand ils représentent un opéra sur scène (Les Noces de Figaro, la scène de Chérubin), au lieu d'utiliser les textes et musiques originaux... lesdites scènes ont été réécrites avec ces 2 thèmes.

Ce qui m'a étonnée, c'est que le medley que je joue actuellement propose d'autres thèmes, et un extrait de bal... que je n'ai pas entendu dans le film ! Et puis, ils chantent à tort et à travers, pour un oui ou un non, pour réfléchir à voix haute. Je sais bien que c'est une comédie musicale, mais c'est risible quand même.

Encore un petit point de critique, par flemme, je l'ai regardé en VF... les paroles traduites sont d'un ridicule à toute épreuve !

Dernier point, le fantôme est sensé habiter sur la rive d'un immense et profond lac dans les sous-sols de l'opéra... là, c'est une misérable mare dans laquelle il patauge avec de l'eau jusqu'aux genoux !

 

Ce film m'a achevée... c'est dommage. Parce que je n'ai eu que de bons échos de la comédie musicale. Paraît qu'elle est même toujours à l'affiche à Londres (mais ce n'est pas la porte à côté). Je l'ai trouvé petit. Petit par rapport au roman (beaucoup plus dense, même si la fin est un peu bâclée, sans véritable dénouement et résolution de l'enquête, juste une phrase du genre "ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants" !), et petit par rapport à l'ampleur que semble avoir la comédie musicale.

D'habitude, je suis déçue parce que les images que je me fais d'un texte ne rejoignent pas celles qui sont dans le film. Mais là, ma déception dépasse même ce qui peut être considéré comme un détail.

Dommage !

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