Voyage, voyages...
Je voudrais revenir sur 2 productions lyriques du Théâtre du Capitole, datant de l'automne dernier.
Deux œuvres centrées sur l'imaginaire et le voyage, réel ou intérieur, qui ont été extrêmement riches sur les plans lyrique, dramaturgiques, visuels. Deux belles découvertes musicales aussi.
Grandeur et décadence de la ville de Mahagonny (Brecht & Weill)
La mise en scène de Laurent Pelly est surprenante au premier abord, notamment parce que le public est ébloui par les phares d'une voiture, arrêtée au milieu d'une autoroute, au milieu de nulle part.
De ce nulle part, Léocadia (Marjana Lipovsek ) et ses acolytes feront surgir un lieu de débauches et de plaisirs.
De ce nulle part, Laurent Pelly fera surgir les travers de la société actuelle, à grand renfort de néons, de fast-food, d'argent, etc.
Dans ce nulle part, la baguette précise d'Ilan Volkov donne aux scènes l'acuité nichée dans la partition.
De ce nulle part, où tout est permis, on retournera au point de départ, chargé peut-être du fardeau de la réflexion, de l'exemple...
L'Homme de la Mancha (Wasserman, Leigh, Darion)
J'ai tout simplement été bluffée par cette représentation. Je suis ressortie émerveillée comme un enfant, des paillettes plein les yeux (mais pas vraiment les oreilles, car tous les rôles n'étaient pas chantés à la hauteur de leur présence).
Mélange de théâtre, de danse et de tours de chant, réécriture de Don Quichotte, ce voyage, mise en abîme du théâtre, ne laisse pas indifférent. Le tout petit effectif orchestral, presque jazz, emporte la scène dans une cavalcade lyrique et mélancolique.
Je retiens pour finir les décors de Bruno de Lavenère et les lumières de Jacques Chatelet de toute beauté.
Néanmoins, le doute m'étreint. J'ai longuement hésité à aller voir ces deux productions, et, pour les mêmes raisons, je n'ai pas assisté aux récentes Fiançailles pourtant encensés par la critique.
Pourquoi le Capitole a-t-il réalisé une campagne de communication qui mette visuellement aussi peu en valeur les idées artistiques, philosophiques et leur réalisation lyrique ?
Pour faire plus cru, pourquoi les affiches sont-elles aussi laides ?
Elles ne laissent en rien présager de déploiement de savoirs-faire que seront les représentations de ces œuvres, elles n'invitent le public ni à la curiosité, ni à l'émerveillement.
Mais elles remplissent visiblement leur but : remplir la salle, puisque ces représentations ont été de véritables triomphes !
Ce qui me laisse donc profondément perplexe...
Revue de presse :
The opera critic (avec quelques photos)
Classique news
La Dépêche du Midi
Le clou dans la planche
Classitoulouse
Jérôme Gac (et ici aussi)
Diapason
Altamusica
Webthea
Musicweb
Opera-cake
Concertclassic
Rue du théâtre
Fomalhaut
Classique news
Théâtrothèque
Classictoulouse